Bonnes pratiques à la cave
L'oxygène joue un rôle crucial en œnologie, mais sa gestion est essentielle pour éviter son impact négatif sur la qualité du vin. Une maîtrise optimale de l'oxygène à chaque étape de l'élaboration est un atout majeur pour optimiser le produit final.
Pourquoi
est-il important de maîtriser l'oxygène dissous ?
Un
excès d'oxygène dans le vin peut entraîner des conséquences fâcheuses :
·
Développement
de micro-organismes nuisibles à l'évolution du vin
·
Oxydation
excessive et irréversible, se traduisant par une dégradation de la couleur et
des défauts organoleptiques
Facteurs
influençant la dissolution de l'oxygène
Deux
facteurs principaux influencent la dissolution de l'oxygène dans le vin :
·
Surface de contact air-vin : Plus la surface de
contact est importante, plus la dissolution est rapide.
·
Température : Plus le vin est froid, plus il a la
capacité de dissoudre de l'oxygène.
Consommation
de l'oxygène dans le vin
L'oxygène
dissous dans le vin est consommé par ses composés, principalement les
polyphénols. C'est pourquoi les vins blancs et rosés, plus pauvres en
polyphénols, sont plus sensibles à l'oxydation que les vins rouges riches en
tanins et anthocyanes.
Bonnes
pratiques pendant la clarification et l'élevage
·
Protéger le vin de l'air : Fermeture hermétique
des cuves, ouillage régulier des barriques.
·
Maintenir une basse température (8 à 12°C) : Favorise les
précipitations et la stabilisation du vin.
·
Éviter l'aération à basse température : Ou s'assurer d'une
protection suffisante en SO2 libre (20-25 ppm) avant le transfert.
·
Privilégier des températures supérieures à 13°C lors
des manipulations : Limite
la dissolution d'oxygène.
·
Conserver à température constante entre 12 et 15°C : En dehors des
périodes hivernales.
Bonnes
pratiques pendant le transfert par pompage
·
Inerter les tuyaux avant pompage : Eviter l'introduction
d'air dans les tuyaux.
·
Inerter complètement la cuve de réception : Ou utiliser un
coussin de gaz pour les grandes cuves.
·
Démarrer et finir le pompage à basse vitesse : Minimiser les
turbulences.
·
Limiter la longueur des tuyaux et les raccords : Vérifier l'état des
joints.
·
Remplir la cuve par le bas.
·
Éviter l'effet venturi : Raccords inadaptés ou
mal serrés.
·
Placer la pompe en "poussée" si possible.
·
Éviter les points hauts et les coudes dans les
canalisations.
·
Ne pas pomper d'air avec une pompe centrifuge : Éviter le phénomène
de cavitation.
·
Inerter les tuyauteries, les cuves et les modules de
filtration.
·
Filtrer des volumes importants : Minimiser l'impact
des phases de début et de fin de filtration.
En
suivant ces bonnes pratiques, les vignerons et cavistes peuvent limiter
l'apport d'oxygène indésirable et ainsi préserver la qualité de leurs vins.
Note
complémentaire :
Il est
important de souligner que ces pratiques ne sont pas exhaustives et qu'il est
crucial de les adapter à chaque situation en fonction du type de vin, du
matériel utilisé et des conditions environnementales.
N'hésitez
pas à consulter votre oenologue pour obtenir des conseils plus précis et
personnalisés.
Patrice DRUCBERT
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