Ces
jours-ci des cas de « goût de tartre sec » sont rencontrés au
cours
de soutirages de vins finis
Plusieurs
accidents organoleptiques appelés « goût de tartre sec », « goût
de
cuve », « goût terreux » ou « goût de lumière » sont observés dans les
vins.
Ces défauts surviennent, en général, après un soutirage dans la cuve
de réception.
D'où souvent la mise en cause de l'état de la cuverie : i l est
clair
qu'une cuve mal ou pas détartrée, mal ou pas affranchie
(juste
rincée par exemple) est une cause directe du « tartre sec ».
Cependant,
ce phénomène se développe aussi bien dans des cuves en
ciment
non revêtues que dans des cuves revêtues en résine époxy ou
encore
en cuve inox. Il peut avoir plusieurs origines :
1 -
L'origine la plus fréquente est en relation avec la formation de
composés
soufrés (comme le H2S ou
le méthanethiol).
Le H2S et le méthanethiol sont
directement issus du métabolisme de la
levure.
Ces composés soufrés sont synthétisés à partir d'acides aminés
soufrés
comme la méthionine, de sulfates ou de SO2. Ils peuvent être
responsables,
avec leurs dérivés, des goûts de « tartre sec ». La libération
de
ces substances se fait lorsque le vin reste trop longtemps au contact
des
lies immobiles et en milieu réducteur pour les vins rouges. Même si
les
odeurs caractéristiques de réduit n'apparaissent pas en octobre -
novembre,
rien n'assure que les vins resteront sans défaut au printemps.
Donc
ce défaut est directement lié au travail du vin.
Pour
prévenir cet accident, il faut :
-
soutirer (mettre au propre) très tôt tous les vins. Pour les rouges,
l'expérience
du terrain montrent qu'un soutirage avant malo,
puis
6 à 8 jours après, limitent fortement les risques. En blanc et
rosé,
lorsqu'on ne recherche pas la malo, un sulfitage suivi d'un
soutirage
sous 48 h fin de FA sont des actes oenologiques
incontournables,
-
sur les rouges, aérer les vins (on évite de se trouver en milieu
réducteur).
2 -
Le défaut est aggravé par la faiblesse de la teneur en SO2 libre,
génératrice
à terme de l'évent. On combine donc un défaut « réducteur »
avec
un défaut « oxydant ». Concrètement, il faut donc assurer à la fois:
-
Une mise au propre précoce des vins
-
Une couverture par le SO2 (sulfitage
léger à chaque pompage).
3 -
L'origine phytosanitaire de certains dérivés soufrés :
Certains
fongicides et insecticides comportent un ou plusieurs atomes de
soufre,
exemple : les dithiocarbamates. Des essais réalisés sur des
parcelles
traitées ou non, juste avant la récolte, ont montré des
différences
entre les vins. Ceux issus des vignes traitées reproduisaient
des
arômes très proches de ceux des produits phytosanitaires (pétrole,
3
solvant,
etc). On ne retrouve pas, par contre, ces goûts dits de « tartre
sec »
avec un travail adapté de mise au propre des vins.
4 -
Origine photochimique
Le
goût de lumière (odeur de type chou-fleur) qui apparaît quelquefois
dans
les bouteilles bouchées exposées à la lumière : c'est un phénomène,
en
fait, assez proche du cas N° l.
Les priorités de
travail. A régler très vite.
- En
rouge, enchaînement de 2 ou 3 soutirages en particulier sur les
presses qu’on réassemble,
avant malo pour éliminer au fur et à mesure
des lies légères,
bouger le vin, apporter de l’O2. Eliminer très vite les lies
lourdes. Dégazer
rapidement les vins pour faciliter la sédimentation des
lies. Apporter
rapidement l’oxygène nécessaire en rouge
- En
Blancs et Rosés, mise au propre plus poussée par soutirages
successifs à l’abri de
l’air avec protection contre les oxydations (SO2 et
Acide ascorbique par
exemple et gaz inerte)
- Oxygène, Malo et microbiologie
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