Pour assurer une bonne conservation du Vin
Après vinification, le vin entre dans la période d’élevage
qui va durer jusqu’à la mise en bouteilles. L’élevage a pour objectifs de
clarifier et stabiliser le vin sur le plan microbiologique, physique et
chimique. Les différents soins apportés, associés aux conditions d’élevage,
doivent permettre d’atteindre le niveau qualitatif optimum recherché pour
assurer l’avenir du vin jusqu’à sa consommation. Les transformations subies par
le vin influencent ses caractéristiques organoleptiques : complexité
aromatique, couleur et équilibre gustatif. La connaissance et la maîtrise des
phénomènes intervenant au cours de l’élevage sont donc indispensables pour
atteindre le type de vin que le vigneron souhaite proposer à ses clients. Que
l’élevage soit réalisé en cuves ou en barriques, la transformation du vin va
être influencée par divers paramètres tels que la température, la présence
d’oxygène, l’hygrométrie ou la vitesse de circulation de l’air. L’action plus
ou moins forte d’un ou plusieurs de ces paramètres peut conduire à des types de
vins très différents. Ainsi, les conditions d’ambiance de l’élevage peuvent
être raisonnées en fonction des critères qualitatifs que l’exploitation
vinicole a définis pour ses produits.
Influence de la température et de l’hygrométrie
Impact sur la couleur
Évolution de la teneur en
anthocyanes
En cuves inox ou en
barriques, la température joue un rôle important sur l’évolution des vins.On
observe une chute rapide des anthocyanes jusqu’en juin puis une stabilisation
lente. Les vins conservés à 12 °C ont une concentration en anthocyanes plus
importante que ceux conservés à 22°C. La diminution de la concentration en
anthocyanes a une incidence sur l’appréciation visuelle de la couleur qui se
révèle également moins intense et plus évoluée. Ce résultat montre que les
anthocyanes ont bien été dégradés et non stabilisés par réaction avec les
tanins. Le taux d’hygrométrie n‘a pas d’influence sur l’évolution des
anthocyanes.
Évolution de la teinte
La teinte d’un vin correspond au rapport des composantes
jaune (densité optique à 420 nm) et rouge (densité optique à 520 nm) de la
couleur du vin. Plus la teinte est importante, plus la couleur du vin est
évoluée (allant vers le tuilé). Le suivi de la teinte confirme les observations
réalisées pour les anthocyanes. L’augmentation de la température entraîne un
accroissement beaucoup plus rapide de la teinte. L’hygrométrie n’a pas d’i
Impact sur les
caractéristiques organoleptiques des vins
La dégustation montre que les vins élevés à des températures
hautes (supérieures à 20 °C) présentent une évolution de l’arôme entraînant une
diminution des notes végétales et une perte de fruité. Cette évolution est
perçue différemment en fonction des dégustateurs: positive pour certains,
négative pour d’autres. Les vins conservés à des températures basses ont une
couleur qui se maintient beaucoup mieux et un arôme qui évolue moins.
Températures élevées (> 20 °C) Baisse de la teneur en anthocyanes
libres
Incidence sur le vin Couleur et arôme plus
évolués
Impact sur l’extraction des composés du bois
La température joue un rôle prépondérant sur la migration des
composés du bois dans les vins alors que l’hygrométrie semble n’avoir aucune
influence. Plus la température est élevée, plus les concentrations en whisky
lactone, eugénol et vanilline le sont aussi. Les concentrations des 3 molécules
augmentent dans les mêmes proportions, l’équilibre aromatique du vin concernant
les principaux composés du bois n’est donc pas modifié.
À la dégustation
La dégustation des vins élevés à température importante (20
- 22 °C) révèle un caractère boisé plus fort. Ces vins présentent également un
arôme plus évolué. L’astringence et la dureté finale ont tendance à diminuer
avec les températures hautes, ce qui peut améliorer un vin “rustique ”avant
élevage mais peut à l’inverse être préjudiciable à un vin équilibré.
Températures
élevées (> 20 °C)
|
Augmentation de la teneur en composés du bois
sans modification du type de boisé apporté par la barrique au vin
|
Impact sur la consume
Consume, température et humidité
La température et l’humidité relative influent fortement sur
la consume. Une température élevée et une faible humidité relative conduisent à
une consume importante. À l’inverse, la consume est fortement diminuée à
température basse et humidité importante
Une humidité forte dans le chai favorise une consume
instantanée plus importante en début d’élevage (phase d’imprégnation). Après
cette phase d’imprégnation (environ 2mois), le niveau de consume ralentit
considérablement.
Consume et acidité volatile
Les températures élevées associées à de faibles humidités
relatives augmentent la consume et donc la pénétration d’oxygène. Cela est
favorable au développement des bactéries acétiques. Dans les chais à forte
évaporation, la maîtrise des consumes par un ouillage fréquent ou une bonne
gestion des températures et des hygrométries, limitera l’augmentation de
l’acidité volatile.
Consume
importante
|
Augmentation des risques de montée en acidité
volatile
|
Variations des conditions d’ambiance au cours de l’élevage
Évolution de la teneur en anthocyanes libres
Les variations entre les vins sont faibles qu’ils soient
élevés en fûts inox, cuves ou en barriques. La diminution de la concentration
en anthocyanes est plus faible pour les vins conservés à température constante.
Globalement, la diminution du taux d’anthocyanes est plus forte en barriques
qu’en fûts inox. Les essais réalisés en sites réels confirment parfaitement ces
résultats.
Impact sur la consume
Pourcentage de consume sur une année
La consume des barriques est plus importante dans les chais
subissant des variations quotidiennes de température (9 à 9,7L/an/barrique). Les variations
décadaires et saisonnières sont plus progressives et plus lentes, elles
génèrent moins de consume (7,6 L à 8 L/an/barrique).
Une
forte ventilation du chai Augmentation de
la consume
Une augmentation de la température moyenne annuelle d’un
degré Celsius peut être compensée par une augmentation de l’humidité relative
moyenne de 5 %
Maîtriser les
conditions de conservation (température, humidité et vitesse de l’air) peut
permettre de modifier les caractéristiques des vins afin de tirer le meilleur
parti du millésime et orienter le produit final vers les attentes des
consommateurs ciblés.
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