A
PROPOS D’HISTAMINE
L’Histamine est une
amine biogène connue depuis longtemps. Ces amines biogènes sont particulièrement
présentes dans les aliments et boissons issus de fermentation par des bactéries
lactiques. On en rencontre donc dans les fromages, les saucissons, les cidres,
les bières et bien sûr les vins.
L’Histamine serait
responsable de réactions allergiques et de maux de tête. Son contrôle analytique
est particulièrement effectué dans certains Pays. Ainsi aux Pays Bas, des vins contenant
plus de 4 mg/l d’Histamine ont été refusés par des importateurs. En SUISSE, un taux
maximum de 10 mg/l a été, effectivement, fixé, selon des critères d’hygiène qui
reste à définir.
L’Histamine provient
de la décarboxylation d’un acide aminé (l’Histidine). La cadavérine, par exemple,
provient de la Lysine et la Putricine de l’Ornitine. « Cadavèrine » et «
Putricine » peuvent aussi être recherchées dans les vins et soumises à doses
limites légales.
Citons encore, la
Thyramine, la Phényl-éthylamine (autres amines biogènes) que l’on trouve dans
le vin et dont le taux peut aussi être limité.
Il n’existe pas de
relation entre teneur en Histamine et taux d’Histamine dans les vins correspondants.
Généralement de
quelques mg/l, l’Histamine est présente dans tous les vins, et peut dépasser les
10 mg/l, valeur considérée comme maximale dans certains Pays (dont la Suisse).
Les
Origines de l’Histamine
Les causes et les conditions responsables d’une formation d’Histamine en quantité importante sont connues. Ce sont des bactéries, et en particulier des bactéries lactiques, riches en Histidine décarboxylase (Enzyme permettant la transformation de l’Histidine en Histamine).
Certaines
souches de Bactéries Malo-lactiques (Pediococcus Oeno, L.Oenos…) que l’on trouve
naturellement dans les moûts et les vins sont responsables de l’augmentation
des doses d’Histamine.
Cette
formation d’histamine se produit donc surtout pendant la fermentation
malolactique.
Les doses sont d’autant plus élevées que le milieu devient défavorable aux bactéries (absence de substrat autre que l’Histidine). On peut donc dire que lorsque la fermentation malolactique tarde à se produire, le milieu n’est pas favorable au développement de bactéries lactiques et devient, par contre, une source de production plus élevée d’Histamine. Même les cellules mortes de bactéries conservent pendant longtemps leur capacité de synthétiser de l’Histamine de par leur enzyme de décarboxylation (Histidine décarboxylase). Toutes les souches de bactéries lactiques(type L.Oenos) n’ont, heureusement, pas d’Histidine décarboxylase.
La sélection de
bactéries lactiques L.Oenos est devenue possible aujourd’hui…. D’où l’intérêt de
l’ensemencement avec des souches de bactéries sélectionnées.
CONSEILS
et ACTIONS PROPOSEES
ACTION
SUR LE COURT TERME
Dans le cas d’un vin trop
contaminé par de l’ Histamine, nous conseillons :
Si le vin n’est pas encore en bouteilles, faire un traitement pour abaisser le taux d’Histamine:
- Etudier par exemple un traitement à la bentonite (sans dégrader les qualités organoleptiques du produit, donc un traitement à faible dose…à discuter, voir essais..)
On sait que la
bentonite a la propriété d’absorber l’Histamine.
ACTION
SUR LE LONG TERME
- - Assurer une meilleure maîtrise des fermentations malolactiques
- - Etudier la possibilité d’un ensemencement précoce en bactéries
malolactiques sélectionnées dans un objectif de maîtrise des teneurs en amines
biogènes et en particulier en Histamine.
Patrice
DRUCBERT
Oenologue
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