Conséquences du changement climatique sur la viticulture
Le réchauffement climatique n’est plus un secret pour personne. Seulement, avez-vous pensé aux conséquences du changement climatique sur la viticulture ? Alors, bénéfiques ou inquiétants ? On vous explique !
Tout d’abord, les enquêtes montrent que la
température moyenne de l’air a augmenté de 1,4 °C approximativement depuis un
siècle . Aussi, sur les cinquante dernières années, on constate une
augmentation des précipitations dans le nord de la France et une baisse
significative de celles-ci dans les régions du Sud. Ce processus risque encore
de s'accélérer avec des prévisions de +2°C d’ici à 2050 !
Ces changements sont d’ores et déjà
identifiables en viticulture à des moments cruciaux du cycle de vie de la
vigne. En effet, les stades de développement comme le débourrement (la sortie
des bourgeons), la floraison ou la véraison (le changement de la couleur des
raisins qui mûrissent) ont tendance à apparaître plus précocement avec
également des températures de plus en plus élevées pendant la maturation du
raisin.
Période de sensibilité décroît à partir du
stade de la fermeture de la grappe.
Le feuillage qui retombe protège
naturellement les raisins du soleil et donc de la chaleur. Ces techniques qui
nous viennent de la viticulture bio inspirent les viticulteurs qui travaillent
en conventionnel. Éviter les rognages intempestifs est une démarche
utile : éviter l’échaudage des raisins
Une possibilité
d’adaptation à la sécheresse
et aux températures élevées passe par le mode de conduite de la
vigne. La taille et le mode de conduite de la vigne vont jouer sur la hauteur
des grappes et leur ombrage. Dans le bassin méditerranéen, les viticulteurs ont
depuis des siècles développés un système de conduite résistant à la sécheresse
et maintenant un ombrage sur les grappes: la conduite en gobelet.
Ce mode de conduite
possède en outre d’excellentes performances qualitatives, comme le montrent les
vins de Châteauneuf du Pape en France et du Priorat en Espagne.
La résistance à la
sécheresse des gobelets peut être expliquée par la hauteur limitée de la vigne
et par la surface foliaire par hectare, qui est relativement faible et qui
limite les pertes d’eau par transpiration. Comme le rendement est également
assez faible, le rapport feuille –fruit n’est pas dégradé. Ce système de
conduite est relativement économe en main d’œuvre (hors
vendange) car il n’y a pas d’opérations de levage, ni de tirage des bois et il
n’y a pas de système de palissage à installer ou à entretenir.
De ce fait, les rendements relativement
faibles peuvent être compensés par un coût de production moins élevé par
hectare,
et ne conduisent pas mécaniquement à un coût de production
élevé par kg de raisins produit. Malheureusement, ce
système est en train d’être abandonné, car il est très difficile à vendanger à
la machine, alors qu’il pourrait rendre un grand service à un moment où la
fréquence et l’intensité de la sécheresse augmentent. Un bémol,
si le gobelet favorise l'adaptation à la sécheresse et l'ombrage sur les
grappes, celles-ci sont généralement plus proches du sol où la température est
généralement plus élevée.
Les instituts techniques et les fabricants de machine devraient
élever au premier rang de leur priorité le développement d’une machine à
vendanger capable de vendanger des vignes en gobelet.
Un autre phénomène important est
la présence de températures nocturnes élevées pendant la maturation,
ce qui n'est potentiellement pas très favorable aux synthèses polyphénoliques
(anthocyanes, tanins…). Que nous réserve le millésime 2021…Il est trop top pour
le dire, mais les risques sont élevés cette année.
canicules actuelles sur le Canada en sont les prémices
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